Les encres noires sont des oeuvres en noir et blanc qui s’élaborent de manières différentes, presque opposées à Déploiement. Elles sont le fruit d’une  » révélation » de l’image par la technique utilisée de l’encrage et de l’effacement, un peu à la manière d’une gravure.
L’élaboration d’une technique (encre sur acétate ou plexiglass) a fait surgir des images. J’ai commencé cette série en 2013 et je la poursuis actuellement.
Je grave, encre, essuie le support . la manière d’un graveur. Ici il n’y a pas d’impression ; la matrice est le résultat final, une sorte de monotype sans impression. Avant le séchage complet, je peux encore intervenir, modifier, réencrer, réessuyer…
Le premier temps de l’image, c’est cette origine du dessin, le projet presque invisible qui sera révélé par l’encrage et remodifié par l’essuyage, l’effacement du noir. En ce sens il y a aussi une façon de créer l’image par le négatif, en retirant de l’encre.

C’est l’écart entre le projet et sa concrétisation par un certain encrage qui m’intéressent dans cette production. Il crée une surprise et tord le cou à l’enfermement de l’idée de départ qui, bien souvent, n’étant pas passée par l’accident, la matière, la tentative, le glissement, la déformation, n’est en elle-même qu’un « cliché ».

Ici, au sens propre comme au sens figuré, il y a quelque chose de « noir », de tragique.