Appel à projet:
embellir l'ancienne gare routière du Mont d'Est
ville de Noisy-Le-Grand
Collectif d'artistes plasticiens :
Julien Malardenti, Renaud Bourdon, Nicolas Le Tron
Note d'intention du projet:
Nous sommes trois artistes plasticiens, nous exprimant chacun au travers des médiums peinture, dessin, sculpture et volume Nous avons décidé de proposer, pour cet appel à projet, un ensemble de 3 peintures murales, en vue d’une réalisation à 6 mains.
Le site de la gare routière du Mont d’Est a suscité notre intérêt. Les sites urbains en friche ont un caractère particulier qui révèle une certaine poésie pour ceux qui regardent ses particularités. Ils portent la trace d’une activité humaine, et continuent leur vie propre au gré des errances des visiteurs, des marques de ceux qui fréquentent encore les lieux (graffeurs, promeneurs, sans-abris…).
La végétation toujours présente parmi les différents éléments de l’architecture de la Gare routière confère au site un visage hybride. La végétation libre vient s’agréger à la rationalité du bâti formant avec les activités humaines un creuset de vie.
Dans le vaste champ des possibles, il s’agit de donner une orientation artistique, une intention claire et un sens aux trois réalisations. Ainsi nous avons choisi de développer deux notions plastiques :
« Architecture imaginaire » et « architecture organique », qui renvoient d’une part à la construction du site réel (le support même des peintures murales à venir) et d’autre part, au vivant, à la transformation, et à l’évolution perpétuelle. En effet, avec le temps, l’usure des matériaux et l’impact possible de la nature, le site change d’aspect et se modifie.
Du point de vue graphique, le dessin de ces architectures imaginaires ou utopiques est un clin d’œil amusé à ce que pourrait être le futur aménagement du site après la démolition. Le dessin dialogue avec la construction existante (ses rythmes, son vocabulaire architectural, ses volumes).
En parallèle, la composition des formes organiques évoque ce qui n’est pas contrôlé ce qui a sa vie propre et qui échappe à l’implantation humaine. Ces enchevêtrements viennent créer un contraste avec la rudesse et la rigidité des murs, et s’affirment comme une entité, un ensemble cohérent et vivace, en mouvement face à la géométrie des volumes du site (alignements, formes rectangulaires, répétitions, etc…).
Les peintures murales joueront ainsi sur deux registres ; les effets picturaux (pour les fonds) et le graphisme (pour les compositions architecturales et organiques). L’objectif est de créer un complexe couleur/matière/graphisme, riche et attrayant, qui changera la perception habituelle du lieu. Les surfaces des murs investis deviendront animées, suscitant l’imaginaire du regard des habitants et des voyageurs.
Un soin particulier sera apporté au travail des fonds qui accueilleront ces compositions. Ils viseront à transformer l’aspect visuel béton, à conférer un caractère inédit au support. Le graphisme se développera surtout autour de la notion de valeur du noir au blanc en passant par les gris.
L’art mural passe par un engagement du corps, par une énergie déployée. Il s’appuierait ici sur une synergie à trois. Trois propositions qui joueraient sur l’identification d’un lieu. Un autre regard fusionnel porté sur le site qui permettrait, par une échappée imaginaire, un éclairage nouveau sur sa fonction.